La pluie nous surprend en arrivant à Cuzco, " Le nombril du Monde" en quechua.
Nous traversons les quartiers les plus pauvres qui s'accrochent aux collines entourant la ville.
La terre d'un beau rouge brique, transforme les ruelles en gigantesque bourbier sanglant. J'imagine avec angoisse la vie des gens, pataugeant dans une boue glacée, sans eau courante, sans chauffage, avec le risque de voir s'effondrer à tout moment une partie des murs.
Plus nous descendons, plus les quartiers deviennent salubres. Les marchés de noël ont envahis les trottoirs, on trouve tout pour garnir la crèche, les jésus, les santons et les mousses...
La rue et son agitation sont une source permanente d'étonnement. Les femmes papotent,
La bouchère, attend le chaland ,
les trois petits cochons font un dernier petit tour...
et puis s'en vont, rejoindre l'étalage du marchand sur le marché !
Pas très loin des fromages,
et des gelatinas.
Couleurs, odeurs, clameurs, véritables tourbillon des sens.
La Plaza de Armas de Cuzco encore très calme à cette heure se transformera dès le lendemain, 24 décembre, en un immense marché de Noël tenu par les différentes communautés incas venues de toute la région de Cuzco.
On pose les valises au Novotel pour 5 jours. Nous remercions encore une fois chaleureusement le groupe ACCOR qui nous offre cette halte douillette.
Contrairement aux petits hostals, nous ne pourrons pas garer la Béhème en plein milieu du patio...chauffé !
Je pousse un cri de joie, que dis je, un hurlement, en voyant arriver Fabrice et Philippe, nos savoyards en caravane , juste au moment où nous nous déchargeons la moto.
Incroyable, je suis super contente! Depuis Cartagena, (Colombie) nous savions qu'ils seraient à Cuzco pour Noël, mais nous n'avions pas pu les joindre via internet.
Philippe, c'est le monsieur qui porte une casquette !
et c'est une joyeuse tablée cosmopolite, qui s'installe au "Norton Rats Tavern", pour un dîner bien arrosé.
Haut lieu de rencontre de tous les motards du monde qui voyagent en Amérique du Sud.
La découverte de la ville commence bien sûr par une séance shopping.
Artisanat populaire,
boutiques chics qui vendent de jolies créations en alpaca,
et ces bottes, ne sont elles pas craquantes ?!!..."Maudite moto, pourquoi, n'a t elle pas un coffre de 200 L "???
Nos pas nous mènent, Calle Hatun Rumiyoc, célèbre pour sa pierre taillée à douze angles. Nous admirons la précision de l'ajustement des pierres qui s'emboîtent au millimètre près!
Il y a toujours une bonne âme qui vous la montre, car elle est cachée dans les murs de l'ancien palais du souverain Inca Roca.
Musée d'Art Populaire,
La tour élévée à la gloire de Pachakuteq, souverain, grand conquérant et remarquable administrateur, à qui l'on doit la grandeur de l'Empire Inca, en 1438.
Ruelles pavées de Cuzco, qui montent et descendent...il est nécessaire de s'habituer, car à 3300m d'altitude, le manque d'oxygène se fait sentir au moindre effort. D'ailleurs certains souffrent du mal de l'altitude, le soroche.
Les incas consomment en quantité les feuilles de coca qu'ils mâchent à longueur de journée. Celà leur permet d'endurer des conditions de travail rendues difficiles par l'altitude, et stimule leur système respiratoire. Moi j'ai mes granules homéopathiques de coca...Je ne suis pas fan du machouillage de feuilles de coca.
Jolis balcons coloniaux en bois sculpté,
La ville s'anime peu à peu. Des centaines de familles incas de communauté différentes, arrivent de toute part et se massent sur la Plaza de Armas, et sous ses arcades.
Un enfant joue au "cochon pendu" dans le dos de sa mère, imperturbable !
Moi qui me croyais originale avec ma couleur de cheveux, je suis battue !!!
On profite d'un balcon au 1er étage d'un bar qui donne sur la place,
pour observer l'agitation grandissante.
Les enfants ont reçu des jouets offerts par des associations,
Les familles patientent devant certains restaurants qui offrent un repas de Noël .
Je suis fascinée par ces femmes, et ces enfants en costumes traditionnels. Bon c'est vrai je les ai photographiés à "l'insu de leur plein gré" !
Nos copains savoyards sont repartis, mais nos copains canadiens, les Jesses' sont revenus de leur expédition au Machu Picchu, on se retrouve avec plaisir pour siroter un pisco sour.(excellent coktail, à base de pisco, citron vert, sucre de canne, demi blanc d'oeuf, le tout passé au shaker...Mmmm) et en "happy hour" c'est encore meilleur !
On retrouve Andres et Hellen, les danois, et Dan, un motard canadien en KTM tout juste arrivé. Nous dînons dans un restaurant typique, avec musique andine.
Laurent : "Vidéo live de musique péruvienne dédicacée à mon cousin en complément d'El Condor Pasa, désolé Thierry j'ai pas trouvé la version métal !!"
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Et c'est pas parce qu'on a un beau pull en alpaca toutes les 3, que nous sommes douées pour jouer de la flûte de Pan !
Au matin, la Plaza de Armas est bondée de monde. Dès l'aurore, des centaines de stands ont été installés. De quoi décorer une jolie crèche.
et manger sur le pouce !
Il fait très beau, nous avons pris un pass à 130 soles (environ 35 €/pers) pour visiter les différents sites de la vallée Sacrée.
A 30 kms de Cuzco, Chinchero, (3700m)
ses ruelles
et ses maisons construites en briques de terre.
On a remarqué sur le toit, les boeufs, la croix et les jarres de vin en terre cuite, on en a demandé la signification, c'est pour assurer la félicité, la richesse, et protèger la maison,
Mais quitte à être protégé, il y en a qui y vont carrément!
Les ruines du palais royal de Tupac Yupanqui (construit en 1480, et détruit par un incendie en 1540)
L'église coloniale, au plafond de bois peint, de toute beauté...que vous ne verrez pas, les photos étaient interdites...et le gardien veillait!
Ses terrasses,
et son marché
et ses enfants en costumes traditionnels.
Les femmes filent la laine,
la teintent avec des pigments végétaux
et la tissent tout en bavardant;
Sur la route des Salineras de Maras, les paysages sont splendides,
On y accède par une piste qui serpente dans une vallée encaissée.
les salineras sont constituées de centaines de bassins en terrasses alimentés par une source chargée en sel gemme.
Une dizaine de tonnes de sel est récolté chaque année. Ce n'est pas le moment propice, car c'est actuellement la saison des pluies au Pérou, et le processus d' évaporation ne peut donc pas se faire.
Notre découverte des sites magnifiques de la Vallée Sacrée continue. Scènes de vie paysanne, rudes mais paisibles.
traversée de village, où le temps passe lentement,
dans des paysages incroyables.
J'ai envie de m'asseoir et rêver.
A quelques kms des Salineras, le site de Moray, (3500 m d'altitude) est un ancien centre de recherche agricole inca. La position des terrasses de terres fertiles, créait différents types de climats permettant la culture de plus de 250 espèces de plantes.
On veut amortir le pass, la deuxième journée est consacré à la découverte de Pisaq et des ruines d'une forteresse inca, perchée sur un promontoire rocheux.
2h 1/2 de balade sur un chemin escarpé à 3000 m d'altitude.
Il faut aimer les vieilles pierres chargées d'histoire,
les apics vertigineux.
Aimer se faufiler entre les rochers éboulés.
Avoir la curiosité de regarder par le petit trou,
et le trouver dans sa ligne de mire !
Une petite pause pour reprendre son souffle,
et regarder de haut, les lacets de la route.
Ils avaient une sacrée condition physique ces incas !
Nous croisons trois gamines qui mangent des fleurs...Laurent toujours avide de nouvelles expériences, veut goûter. Alors ?? c'est bon ?
Te trompe pas bébé, celles là sont rouges, pas violette!
Dernier regard sur les terrasses avant de redescendre.
De retour, sur le parking, je me laisse amadouer par une femme qui me vend un bracelet de laine tissée pour quelques soles.
Petite gueule d'amour, mais sale caractère!!! le lama est chatouilleux, il n'a pas aimé que je le shoote, et m'a coursée jusqu'à ce que je saute sur la moto...Dommage que Laurent n'ai pas eu d'appareil!
Pourtant, c'est possible de les approcher !
Dans ce village, les habitants ont laissé s'exprimer leur sens artistique, les murs en adobe sont joliement décorés.
Visite rapide du site de Tambomachay surnommé le bain de l'Incas et ses ingénieux systèmes d'irrigation.
Et retour sur les hauteurs de Cuzco, à Saqsaywaman, forteresse qui gardait l'entrée de la ville. La taille des pierre est phénoménale, la plus lourde pèse plus de 70 tonnes, mais l'amour, ça déplace les montagnes;
Cuzco à nos pieds
et sa Plaza de Armas miniature.
Demain matin, départ pour le Machu Picchu, mais ça c'est un autre article....