Notre bâteau, "l'Independence", nous attend ancré dans la baie de Portobelo.
Il fait pour la 1ère fois la liaison Panama/Carthagena avec des motos et des backpackers à bord. Il était plutôt "croisière chic" jusqu'à maintenant.
4 gars costauds, soulèvent la GS, et la posent dans la lancha, "Mister T" s'assoie dessus pour la stabiliser et vamos !!!
Nous rejoignons le bâteau, la nuit tombe vite.
Un treuil permet de hisser la moto sur le 3ème pont, on a un petit stress, en la voyant s'élever au dessus de la lancha...Mais elle sera ainsi à l'abri des projections salées.
Solidement amarrée, elle n'est pas à plaindre, la vue est belle et dégagée, et elle voyagera en compagnie d'un 650 KLR.
Et voici nos compagnons de voyage, de jeunes allemands et hongroises, Henrick, motard polonais vivant en Australie, Marcio, brésilien, Fernando, argentin
et mon compagnon, Laurent, motard français, qui va faire son baptème maritime!!
Voici l'équipage, Captain Michel, ses "drôles de dames" Paola, Tatiana, y Majo sans oublier le Berger Allemand que j'ai baptisé "Brutus",
nous accueillent à bord.
Les filles sont des amours, quand ça va
et même quand ça ne va pas!
en revanche le chien est une terreur, né sur le bâteau, il n'est jamais descendu à terre, le pont avant est son territoire . Il sert de (grosse) sonnette d'alarme...un voilier est toujours une cible de choix pour les pirates ! Gloupss !
"L'Independence" est un grand bâteau de 25m de long. Le capitaine est fier de dire que tous pleins faits, carburant, nourriture, eau, ce bateau et son équipage peuvent vivre 5 ans (à l'économie) sans ravitailler... Déjà que 5 jours ça a été un peu long pour certains....
Dans la coque, il y les cabines qui sont spacieuses, équipées de salle de bain, la notre a même l'air conditionné...mais pas tout le temps !
Malgré tout, il y fait très chaud, ajouté aux mouvements du bâteau et des odeurs de gasoil, ça nous brasse un peu l'estomac.
1er pont, cuisine, domaine de Tatiana, carré spacieux,
et appartements du Capitaine...
Pont supérieur, poste de pilotage où se relaient le capitaine
et "ses seconds" Paola et Majo,
et le p'tit mousse !
Cabotage, Laurent a encore le sourire,
mais ça ne va pas durer !
Dès le bâteau sorti de la baie, les premiers roulis et tangages ont raison de son estomac.
La position de sécurité, allongé les yeux fermés !
petite variante possible, Metallica à fond dans les oreillettes !
L'activité à bord étant réduite au stric minimum, on peut se croiser les doigts...de pieds ,
réviser son guide de voyage,
mettre en pratique les cours de self-défense dispensés par le capitaine,
avec une hongroise motivée !
ou apprendre à faire des sauterelles en feuille de palme!
Le temps est rythmé par les repas, moments critiques, où pour les backpackers, le mot "partage" n'existe pas, où les plus rapides à sauter sur les plats sont toujours les mêmes, qui se remplissent l'assiette et se resservent 3 fois, sans penser aux autres !
et ne bougent pas le petit doigt pour débarrasser la table. On ne va pas se fâcher...il n'y a que 5 jours à passer à bord, sinon, en dehors de ça ils sont charmants.
On fera même une soirée dansante tous ensemble, détendus par quelques verres de Cuba libre.
Les deux premiers jours, le bâteau navigue dans l'archipel des San Blas.
Le captain jette l'ancre et nous descendons à terre.
Coquillages et crustacés, pour ne pas avoir l'air "conche".
Croisière 5 étoiles
pour la transat de la Transam.
Cours de natation pour Amélia, petite fille Kuna qui sait nager sous l'eau mais pas sur l'eau
et qui nous remercie d'un sourire radieux.
Etoiles de mer géantes
Petite séance peau douce pour mon grizzli,
Promenade et rêveries sur ce qu'il est convenu d'appeler , des petits paradis !
Certaines îles sont minuscules, quelques m2
mais bien protègées par les récifs coraliens , gare aux inconscients...
D'autres sont habitées par les indiens Kuna.
qui vivent de la pêche.
Ils commercent avec les voiliers qui viennent s'abriter dans leurs eaux.
Comme le Stahlratte, ou Fritz the Cat, sur lesquels certains de nos motards du monde vont voyager.
Une magnifique daurade pêchée à la traine, d'un vert lumineux presque fluo, a changé de couleur lorsque la vie l'a quittée, une fois sur le pont.
Ces langoustes, bien vivantes
sont passées de la barque du pêcheur,
au pont du bâteau,
pour finir dans notre assiette le soir même. ...FABULEUX!
Fabuleuse aussi l'expérience sous-marine de Laurent, qui s'est cru dans un aquarium géant, au milieu d'une fôret de coraux, lieu de vie de milliers de poissons multicolores comme illuminés de l'intérieur. Il a hésité à prendre des photos avec le Sony!!!!
Dernière soirée dans les îles, fini les cocotiers, demain matin on lève l'ancre à 6h, et nous voguerons durant 30h non-stop jusqu'en Colombie.
C'est fini ma Lélé, promis, les cocotiers ...TERMINE!!!!
Diaporama de l'archipel des San Blas
Au matin, accrochés au matelas de notre lit comme des berniques à un rocher, voilà ce qu'on voyait à travers les hublots de la cabine!!
Sur le pont, des petits oiseaux perdus en mer, ont trouvé refuge à bord,
ils se laissent approcher
et même capturer, afin de rejoindre la terre ferme.
A l'aube du 5ème jour, les côtes de la Colombie sont en vue. Nous entrons dans le port de Cartagena vers 13h;
et jetons l'ancre pour la dernière fois dans une baie magnifique, parmi de splendides voiliers
et hors bord de luxe
... bordée de building flambants neufs,
de la muraille protègeant la ville coloniale,
et du port de commerce.
Les motos doivent prendre le même chemin pour rejoindre la terre ferme.
Après avoir étudier les différentes possibilités, Laurent décide de coucher la moto dans le Dinky, car contrairement à la lancha, la coque est plate et peu profonde. La maintenir debout pourrait s'avérer perilleux.
Aidé de 3 autres gars, tout ce passe bien, la GS passe la première par dessus le bord.
Suivie du KLR au 2ème voyage.
Bravo les garçons, c'est du bon boulot !
Photo souvenir avant de se quitter
Sur un quai de Cartagena, le jour décline, il est temps de trouver un hôtel pour la nuit.
Nous sommes samedi, les formalités douanières devront attendre mardi, car c'est la fête de "l'Independencia" de la ville... Et la fiesta en Colombie, c'est sacré !!!