Du poste frontière bolivien solitaire,
San Pedro de Atacama, c'est 40 kms de descente. Un grand toboggan asphalté qui nous fait passer de 4500 m d'altitude à 2400... j'en ai les oreilles toutes bouchées.
" Ne t'éloigne pas trop bébé, le petit panneau vert dit que c'est un champs de mines...Ouuuuh peligroso !"
Plus on descend, plus la temprérature monte, et c'est en ébullition que l'on gare la béhème à San Pedro. Une petite heure pour règler les formalités d'immigration, derrière la porte stickérisée par les routards du monde.
Il y a encore quelques véhicules d'assistance du Dakar qui patientent avec nous.
San Pedro, c'est "gringoland" ! Un monde fou dans les adorables ruelles, où les habitants sont tous , restaurateurs, hôteliers, cafetiers, où organisateurs de tour en VTT, 4X4, sandboard..; ou parfois les quatre en même temps.
Je vis dans le brouillard depuis plusieurs jours maintenant. j'ai lu sur internet que le meilleur traitement, hormis consulter un ophtalmo, c'est le noir complet pendant 2 jours avec des compresses d'eau froide sur les yeux.
J'ai juste le temps d'aperçevoir les volcans boliviens par dessus les toits des maisons,
la petite église blanche sur fond bleu,
et le monsieur qui nous regarde étrangement,
avant de faire retraite dans ma tannière...Pause télé entre deux séances très efficaces de compresses !
Le patron de l'hôtel est aux petits soins pour moi, et me confie tous ses secrets de "grand-mère" pour soulager mes yeux douloureux, comme plonger la tête avec les yeux grands ouverts dans une bassine pleine d'eau minérale et de glaçons... "c'est...comment vous dire ? ... très rafraîchissant ", ou me donner son flacon de gouttes personnel !
En tous cas, tant de solliscitude me va droit au coeur...Merci Manuel, trop mimi."
Et ton four solaire aussi marche fort !
Pendant ce temps là, Laurent, qui ne le le perd pas...le sien, n'est pas "malheureux comme les pierres" !!! Il part à la découverte de la Vallée de la Luna,
ses canyons,
ses dunes,
et ses pistes de cailloux.
Le village de Machuca, son antique église blanche sur fond bleu,
un 4X4 qui touche le fond...
parce que dans le désert, même celui de l'Atacama, il peut y avoir de l'eau;
L'appel de la route et des grands espaces nous reprend après ces deux jours de "détente".
300 kms désertiques, on aperçoit au loin la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert, (8 km2 entourée de 48 km2 de déchets miniers, et jusqu'à 900 m de profondeur !)
qui renferme 13% des réserves mondiales.
:La mine de Calama. Nous ne la visiterons pas, à notre grand regret, car il faut réserver via internet et tout était booké jusqu'à fin janvier.
La socièté Coldeco qui l'exploite, appartient à 100 % à l'Etat. Ses réserves de cuivre sont, à quelques grammes près, de 7 000 millions de tonnes...à 6,04 € le kg, faut sortir la calculette !
On se contente d'observer le ballet incessant des gigantestesques camions (7mètres de hauteur !)
photographier un rocher vert de gris, Il en faut 1 tonne pour extraire 10 kgs de cuivre,
et regarder à travers les grillages, la ville de Chuquicamata, vidée de ses habitants en 2004, (relogés à Calama à 15kms) Raison officielle : pollution , eau, air, sols...et peut être un peu de minerai en sous sol ???? La mine avance;
Et des mines il y en a partout dans le désert de l'Atacama, c'est même ce qui fait la richesse du Chili.
Mines de cuivre, or, argent, fer, nitrates et caetera , et caetera !!! Les montagnes en sont toutes retournées !
Tu m'étonnes que le Chili soit passé à travers la crise, sans éternuer !
En revanche, le train date du siècle dernier.
Capricorne, du 22 décembre au 20 janvier, c'est bon on est dans les temps !
Antofagasta, ah ben là, on a loupé le Dakar, d'une semaine !
Cette ville qui n'a rien d'extraordinaire, est coincée entre la montagne et la mer.
Son port de pêche est très animé et coloré, comme tous les ports de pêche...
mais tous n'ont pas des pélicans et des lions de mer qui font le show aquatique.
Des pêcheurs japonais peut être, amoureux sûrement !
et un vrai pirate sur la jetée !
"Dites, ça n'doit pas être très facile de pêcher avec des p'tites pattes et un p'tit bec ? , "
La Portada, emblème minéral du Chili.
C'est l'été dans l'hémisphère sud, les grandes vacances, plages dorées, coquillages et crustacées...
il y en a même qui s'installent pour plusieurs semaines;
La découverte du centre ville est sans surprise, mosaïques,
murale trompe-l'oeil,
fontaine sur la place,
"Saturday Night Fever" qui n'en fini pas pour cette bande de joyeux lurons , " Eh il est midi les gars, tout de même !!!"
Celui en bleu porte un tee-shirt de l'équipe de France de foot... " l'a pas du regarder la dernière coupe du monde le garçon !! "
L'hôtel Ibis du groupe ACCOR, nous a chouchouté...
faut dire qu'on avait bien décoré la chambre !
Grosse journée de route, 450 kms de désert,
une monumentale main sculptée nous stoppe net, le temps d'une photo.
On se gare à l'ombre du seul arbre de ce désert.
La posada nous rappelle les barraques au bord des routes en Arizona. On entre, boire un soda. La télé parle toute seule, accompagnée des bruits de fourchette de la fille de salle qui termine son repas sur une nappe pleine de tâches.
Caldera, bord de mer, première nuit de camping depuis, pfffiouuu, des lustres, et le lendemain...on recommence.
Le désert, rien que du désert. J'ai le temps de réfléchir à ce que je vais faire de mes dix doigts en rentrant.
Tiens, encore une mini tornade, je n'aimerais pas croiser sa route à celle-ci.
Déprimant, le bord des routes est jalonnée d'autels à la mémoire des disparus ... Certains, par la taille et les aménagements, ressemblent à des mausolées.
D'autres à des superettes !
Un chaos de rochers alvéolés qui ressemblent à de grosses morilles, nous distrait de la monotonie.
Deuxième nuit de camping à La Serena, sur la côte pacifique, station balnéaire chilienne très appréciée. Mon Epilady étant en panne, je zappe la plage. Ce sera, le Cerro de la Cruz del Milenio et son Christ qui veille sur la baie...
Mais pas sur tout le monde !
et un jardin japonais, pourquoi japonais ? Mystère !
Etape très attendue, Valparaiso ! Valpo pour les intimes.
Ville intellectuelle avec ses quatre universités.
Première ville portuaire du chili, appelée la " Perle du Pacifique", escale incontournable pour les bateaux allant de l'Atlantique au Pacifique via le détroit de Magellan... jusqu'en 1914.
La mise en service du canal de Panama a marqué son déclin .
Mais son coeur bat toujours, bruyant et coloré.
On est immédiatement sous le charme, des maisons en tôle ondulée ou bois, peintes,
qui s'accrochent aux collines ;
parfois désespérément,
Tagueurs et peintres se sont appropriés les murs, les marches des centaines d'escaliers,
L'imagination des artistes habille le mobilier urbain, et le style "pique-assiette" m'enchante.
même si l'envers du décor n'est pas toujours reluisant.
Il y beaucoup de photos dans le diaporama, mais je n'ai pas réussi à choisir...
Tiens, un sourire ravageur, un tee-shirt noir avec une tête de mort...ça me rappelle quelqu'un !
Le même...adulte !
Un inconnu vous offre des fleurs...
La queue du chat balance !
Maison à vendre, quelques travaux de rafraîchissement à prévoir,
Boire un café,
en terrasse.
Vrai ou faux ? brésilienne ou scoliose lordose ?
Une maison rose et bleue pour fille et garçon et leur Mini pomme verte...à croquer!
Une maison de psychopathe qui découpe les poupées et les accroche aux mur...
L'été est chaud à valparaiso.
Prendre de la hauteur, 44 collines entourent la ville.
Emprunter l'un des 15 ascenseurs, (funiculaires) antiques,
Découvrir les toits de Valparaiso.
l'église verte,
et la maison bleue accrochée à la colline...
La baie,
le port et les milliers de containers empilés comme des Légo;
C'est un fameux quatre mats, L'Esmeralda, navire école de la Marine Nationale.
On ne peut quitter Valparaiso sans voir la "Sebastiana" la maison dans les nuages de Pablo Neruda, écrivain, homme politique, penseur et poête.
Dans son jardin les fleurs poussent sur la "barbarie"...des figuiers .
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
PABLO NERUDA