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Nous sortons de Lima un dimanche, et c'est plutôt une bonne idée.
La circulation est fluide. Les voitures individuelles sont rares, ce sont les taxis qui mènent la danse...et le taxi péruvien au volant, est un killer ! La main sur le klaxon en permanence il double à droite , à gauche sans clignotant, se rabat sur nous, nous coince contre les trottoirs, coupe la route.
Conduire à Lima est une expérience routière stressante, il faut être sur le qui-vive à chaque seconde !!! Et pourtant, nous sommes aguerris depuis presque 4 mois en Amérique Latine.
Et de nouveau le désert... à perte de vue.
Quelques villes côtières vivent dans un nuage de sable mêlé d'embruns.
Des élevages de poulets en batterie le long de la route, au milieu de nulle part, ceux là sont à l'abandon.
Autre spécialité péruvienne, "l'Inca Kola" un soda jaune poussin, au goût artificiel de bonbon acidulé...c'est spécial !
Nous arrivons dans la Réserve Nationale de Paracas située dans une péninsule désertique.
On laisse les valises à l'hôtel et on passe l'après midi à sillonner les pistes.
Laurent fait son "Dakar" !
Et voilà un motard heu...reux
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Moi je me la joue " lady rider" cheveux au vent
Mais parfois le sable est mouvant, l'avant de cette voiture qui voulait prendre un raccourci s'est enfoncée jusqu'au phares... Bonne soirée !!!
L'une des curiosités de la réserve était ce " rocher cathédrale ". Etait... car l'arche de pierre le reliant à la falaise s'est éffondré lors du dernier tremblement de terre en 2007 ;
Plage de sable rouge, mer émeraude, sable doré, la nature fait son show.
Le soleil se couche sur le désert ,
Il est temps de rentrer à l'hôtel, de garer la moto au chaud dans le hall .
Au matin, rendez vous à 8h sur le port;
Nous partons pour 1/2h de bateau jusqu'aux îles de Ballestas, réserve ornithologique, située au large de Pisco.
C'est un peu les Galapagos péruviens. 60 espèces d'oiseaux y vivent, pélicans, cormorans, sternes, manchots de Humbolt...
Durant des années l'extraction du guano (excréments d'oiseaux) a constitué un important revenu pour le Pérou qui le transformait en engrais et l'exportait vers l'Europe et l'Amérique du Nord. Aujourd'hui, l'exploitation du guano est réglementé dans cette zone, 1000 tonnes/ an prélevés tous les 7 ans.
Un épais brouillard est tombé, et l'ambiance est fantomatique, les cris des oiseaux se perdent dans la brume,
ce qui ne trouble en rien le sommeil des lions de mer,
ni la zénitude,
et les chamailleries des otaries.
Un géoglyphe, énigmatique figure représentant un candélabre, de 180m X 70m et profond de 50cms, visible uniquement de la mer, est dessiné sur un versant abrupte.
Il n'a pas été possible de le dater, et il existe plusieurs explications scientifiques...contradictoires sur son origine, et son utilité !
Le tracé est parfaitement conservé car il ne tombe que 2mm d'eau par an sur cette région, où la température annuelle moyenne est de 18°!
A 70 kms de là, on s'arrête dans une véritable oasis, la lagune de Huacachina, entourée de dunes de sable de 300 à 400m de haut, parmi les plus hautes du monde !.
Je fais une petite sieste, écrasée de chaleur, pendant que Laurent attend... attend... attend près de la piscine à l'eau saumâtre, que sa belle rouvre les yeux...
Ceux qui viennent ici, cherchent les sensations fortes. Balades en buggy dans les dunes, on reconnait les prouesses des conducteurs aux hurlements des passagers à chaque descente vertigineuse.
Certains dévallent les pentes en surf, sandboard, mais ça se mérite, il faut d'abord escalader la dune..
"Ah ben zut, j'ai oublié ma planche"...
Laurent, comme d'habitude est bien loin devant,
la dune est conquise,
et moi je suis à plat !
La récompense, c'est cette fabuleuse lumière crépusculaire.
En route pour Nasca. Les lignes, géoglyphes, n'ont été découvertes qu'en 1926. Elles sont l'oeuvre de la civilisation Nazca, de culture pré-inca.
Les lignes ont été réalisées entre 400 et 650 ap JC, et sont parfois longues de plusieurs kms, elles traversent des ravins, escaladent des collines, sans que leur tracé en soit perturbé.
Il a été répertorié 350 dessins dont les plus connus sont le singe, le colibri, le condor, l'araignée... divinités animales des Nazcas?
Leur conservation s'explique par le microclimat de ce plateau, l'une des zones les plus sèches du monde, absence de végétation, et ni sable, ni poussière, ni vent pour les éroder.
Calendrier astronomique? site rituel ? Qui sait ? Diverses théories plus ou moins fantaisistes se succèdent et se contredisent.
Amusant de voir une vache normande, broutant à l'ombre d'un palmier en plein désert.
Le fun, c'est prendre un petit avion qui survole les lignes, le hic c'est le prix, qui à triplé en 5 ans car beaucoup de petites compagnies ont fermé...trop d'accident ! $ 120 par personne. oups !
On se contente d'un mini mirador...Bon c'est sur, on voit moins bien !
Il est installé juste au bord de la panaméricaine,
duquel on aperçoit "l'arbre "...si si c'est un arbre.
On nous a parlé d'un cimetière pré-inca,( entre 500 et 900 ap JC) la nécropole de Chauchilla, à 20 kms de Nasca.
"Allez, un peu de piste, ça nous manquait".
Dégonflage des pneus, ça passe mieux dans le sable mou.
Un petit chemin balisé nous conduit aux tombes. Partout, des traces de fouilles...où de pillages, avec des ossements, des morceaux d'étoffes.
Bienvenue dans la galerie des horreurs. Il faut reconnaître que pour leur âge, elles sont bien conservées...les momies !
Momies squelétiques,
Momies rasta,
momies... momifiées!
J'évacue ces visions morbides en contemplant le ciel qui s'embrase, sur les toits de la ville.
Diaporama de ce désert on a adoré !
Nous sommes dans les temps pour passer Noël à Cuzco, à quelques kms du Machu Picchu.
Très vite on retrouve les Andes.
On passe du niveau de la mer, à presque 4000m en 2H et de 26° à 12°, on a un peu le souffle court, mais la GS grâce à l'injection, avale les bornes sans tousser !
Il faut juste la ravitailler en essence.
3 maisons au millieu de nulle part,
où l'on peut manger, acheter du fromage frais et cru...
et faire le plein !
Juste derrière le comptoir, un entonnoir, un vieux pot de je ne sais quoi et hop, la GS se régale de 2 galons de 85 octane.
C'est reparti, toujours plus haut.
Traversée de villages, où très souvent seule la rue principale est goudronnée.
Où les femmes portent leur chapeau vissé sur la tête, l'enfant douillettement installé dans un châle bigarré...et concession faite à la modernité, un téléphone portable collé à l'oreille,
Certaines ont un goût immodéré pour le mélange des couleurs.
Tous attendent le collectivo, seul moyen de transport pour les incas.
Paysages sauvages de pampa péruvienne,
Jolies fermes et enclos de pierres, perdus dans ces prairies d'herbe rase
où vivent, vigognes,
lamas
et alpacas
Certains ont des rubans multicolores accrochés aux oreilles. C'est un code couleur précis pour chaque troupeau.
On peut y croiser aussi des cyclistes qui luttent contre le vent latéral, et on pense aussitôt à Delphine et Cédric, le couple belge rencontré au Nicaragua, qui roule actuellement en Colombie.
Et des enfants qui marchent sur la route en jouant de la musique, surement pour le plaisir, car il n'y a personne ici !
à part nous....
et elle !
Une grosse velue, qui traverse la route sous notre nez, on ne sait pas si c'est une tarentule ou une mygale, en tous cas elle est ENORME !
Ceux qui connaisse ma phobie des araignées, apprécieront l'exploit... acrobaties du monstre au bout de ma baguette!!!
Rencontre au sommet de motards voyageurs.
Que des nouveaux !!!
Andrès et Hellen , danois, en KTM, qui vivent la moitié de l'année au Danemark et l'autre au Costa Rica.
10 mn après arrive, Mary, sur sa 650 GS, une américaine qui voyage seule !!!
Elle reprend sa descente vers le sud, après 10 mois d'arrêt, un rocher colombien, en dévalant la montagne, lui avait brisé la jambe.
Et quelques instants plus tard, ce sont deux australiens, Wayde et Philip qui déboulent, tout crottés, fans de off road en 1200 GSA.
On se retrouvent tous à papoter à 4500m d'altitude !!! Il nous manque juste un p'tit maté de coca !!
Moment unique.
Diaporama des paysages andins
C'est en convoi que nous reprenons la route pour Cuzco, ville inca, perchée à 3300m d'altitude.
Vite, le père noël nous attend.