Nous remontons dans les montagnes du Chiapas jusquà San Christobal de las Casas.
Ici aussi la couleur éclate sur les façades des maisons
celles des églises...non,non, je ne tourne pas bigote !
Ici aussi on grimpe des marches,
Les jours de marché, il y a ceux qui papotent,
et celui qui ronflotte..Chut !!!
on trouve des hamacs multicolores "faits main"
ou des poupées de chiffon à l'effigie des hommes du commandant Marcos, ! Sombres souvenirs d'une époque troublée dans les années 90, ou le Chiapas se soulevait contre l'autorité fédérale, pour faire valoir les droits des indigènes. Inutile de préciser que la révolte a été durement réprimée;
et plein de merveilles qu'à mon grand désespoir je ne pourrai pas rapporter pour refaire toute la déco de la maison.
Mon rêve, avoir autant de pièces à décorer que d'ambiance à exprimer.
Mais on est surtout tombé sous le charme des femmes du Chiapas, avec leurs costumes traditionnels.
On retrouve Sandrine et Antoine pour dîner dans un petit restaurant de rue, où les tacos sont à 5 pesos (30 cts),
et se balader en ville
En route pour Palenque. Environ 230 kms, étape facile départ 10h du matin , cool.
Ca commençait bien !
La route traverse des petits villages typiques,
les femmes vaquent à leurs occupations,
Il fait beau...
Dès l'entrée dans le bourg d'Ocosingo, on a senti qu'il se passait un truc. Une file de voiture de 3 kms qu'on remonte, qu'on remonte, jusqu'à ce nous aussi on s'arrête.
Barrage de manifestants, en place depuis le matin, hurlants des slogans dans un mégaphone, super motivés et déterminés à ne laisser passer personne, pas même des gringos en voyage...avec mes 3 mots d'espagnol, j'ai même tenté une négo...sans succès !
Stoppés eux aussi dans leur élan, Joël, un motard néo-zélandais sur son 650 DR et Luis, mexicain en BMW 650, s'en revenant de Colombie, attendent là depuis 1 h.
Il est 13h, la route est fermée depuis le matin, et la dernière fois ça a duré 3 jours...
Un camionneur et ses ouvriers nous proposent de les suivrent à travers la montagne par des chemins, pour contourner le barrage et récupérer plus loin la route de Palenque.
Un gars nous fait un petit plan sur une feuille...puisque personne n'a de GPS, je comprends vite que la route, enfin le chemin n'est pas terrible...
"Si, si, bueno con la motocycletta".
"OK senor, on y va !"
Voilà un panneau qui aurait dû nous mettre la puce à l'oreille !
On suit gentiment le camion, sur une jolie route...
avec nos deux nouveaux compagnons.
Des pueblos et des enfants curieux,
une pyramide au loin...qu'on n'escaladera pas...
et très vite ça se gâte en attaquant la montagne. On laisse un peu de marge, pour ne pas être dans les gaz d'échappement du camion, et avoir assez de vitesse, pour la grimpette .
Paysage de jungle, palmiers, bananiers, lianes, que j'ai un peu de mal à photographier, vu que je suis toute secouée.
Et ça monte et ça descend toujours dans les cailloux et les ornières.
La montagne d'un côté et le ravin de l'autre...mais tellement spectaculaire. Laurent assure comme une bête, et la GS accepte les mauvais traitements.
Arrêt technique, les disques de freins du DR sont en ébullition car la descente se fait en 1ère le pied sur le frein tant la piste est pentue et caillouteuse...
Une petite famille d'indiens Tzeltals nous regarde à travers les feuillages, et très vite mon langage mimique / sourire opère et les fillettes acceptent que Laurent nous prenne en photo, et toute la famille regarde ensuite avec étonnement.
Je distribue mes échantillons de parfum aux petites filles, et j'entends des cris de joie en repartant.
A plusieurs reprises il faut demander son chemin,
"Dans combien de temps on rejoindra la route de Palenque ?",
invariablement la réponse est "1/2 heure"
Ca prendra 3H30.
Parfois le chemin s'améliore, et nous croisons du monde.
Des baigneurs étonnés,
un cavalier stoïque,
un muletier terrorisé par tous ces "chevaux" sur la route,
une fillette qui ramasse des noix
et nous suivons toujours notre camion rouge.
Brusquement la route devient quasi impraticable..."
Passage de gué, de rivières boueuses... !
" Ah ben nooon !!!! je sens qu'on va encore se torchonner..." et nous sommes très chargés...
Bon ben cette fois on y est allé...Et voilà ce que ça donne une GS les pattes en l'air.
Il a fallu l'aide de Joël pour la remettre à l'endroit ! Après avoir retiré tous les bagages bien sûr.
Pas de bobo ! le rétro droit a été sauvé par son double écrou, le protège main est sorti de ses crans, la sacoche droite en alu qui supportait tout le poids est lègèrement cabossée.
Y a juste son amour propre qu'en a pris un coup !
Heureusement, on n'est pas tombé à vive allure, j'aurai du descendre , et Laurent aurait du mettre plus de gaz...
C'est un bon entrainement pour l'Amérique du Sud.
Ce chemin n'en fini plus, et brutalement on rejoint enfin la route principale, voilà une aventure dont on se souviendra !
3h 30 pour faire 50 kms, mais on a bien rigolé .
Prenez ma place derrière le pilote
{youtube}viYsCxawXSE{/youtube}
C'est beau quand même le Chiapas !
La règle qui veut qu'après chaque galère, une merveille nous attende, se vérifie encore !
Un petit paradis juste pour nous !! Coin magique au pied du site que l'on s'empresse de recommander à tous ceux qui passent par Palenque : Mayabell hotel
" Dis mon amour, et si on restait ici quelques jours ?"