Après avoir refait nos sacs, nous prenons la route direction le Texas avant le fameux passage au Mexique, celui que tout le monde à l'air de redouter !
En longeant la côte ouest de la Floride, le paysage est différent. J'adore les maisons de front de mer, construites en hauteur, selon les normes anti-hurricane, et j'aurais bien aimé contempler l'océan de l'une de leurs terrasses.
Le camping de Mexico Beach... et ses mosquitos nous accueillent pour la nuit.
Il fait près de 37° et toujours un taux d'humidité d'environ 80% , la nuit le thermomètre ne baisse pas.
Dans la tente où la chaleur se concentre, malgré nos efforts pour créer un courant d'air, nous sommes posés sur nos "sacs à viande" comme des papillons sur une planche !
Arrivés tard, repartis tôt, ce sera camping gratuit !
On se lève aux aurores pour profiter de la fraîcheur matinale...très relative.
Le soleil se lève derrière les pins.
Sur la plage, deux pêcheurs
patientent sur le sable blanc, comme de la farine.
En fin de matinée on se baigne pour se détendre un peu, l'eau est de plus en plus chaude.
Ce sont nos derniers kilomètres en Floride. La côte est une succession de petites cités balnéaires, quasi désertes en cette période de l'année. Les maisons à l'envers, un bateau qui traverse la route, tout est fait pour attirer les touristes.
Nous croisons des enfants avec leurs cartables, lundi 22 Août , c'est la rentrée des classes.
La petite ville de Seaside a servi de décor au film "The Trueman Show", elle est à croquer avec ses ravissantes maisons en bois, noyées dans la végétation tropicale.
Entrée en Alabama, juste 50 miles de côte avant le Mississipi.
"Sweat home Alabama" nous sommes hébergés pour la nuit par Dustin, photographe, mais surtout globe trotter super cool.
Je n'avais jamais visité de navire de guerre, maintenant c'est fait !!!
Nous avons sillonner seuls, l'USS ALABAMA , glorieux cuirassé, engagé dans le débarquement en France et pendant la guerre du Pacifique.
J'ai failli me perdre dans le dédale de coursives et Laurent s'est amusé comme un gamin assis aux commandes de tirs anti-aériens.
De la cale aux plus hautes tourelles de tirs, en passant par les cuisines, les dortoirs,
la salle de cinéma, et diverses cabines d'officiers,
tout y est d'époque, les uniformes, les gamelles, les photos des petites amies...
2500 hommes vivaient sur ce navire de 1942 à 1964...et heureusement pour eux, pas toujours les mêmes !
Le musée, compte également plusieurs avions de guerre et un sous-marin, le Drum,que nous avons pu visiter aussi en nous contorsionnant .
Arrêt obligé au Visitor Center du Mississipi,
pour récupérer la carte routière et quelques infos sur ce nouvel état.
Immédiatement nous sommes frappés par les traces visibles du passage de l'ouragan Katrina en 2005.
Rappelez vous, on a beaucoup parlé, à l'époque des dégats à La Nouvelle Orléans. Car c'est une ville super connue, mais les côtes du Mississipi ont été très durement touchées aussi, par la violence combinée, de la montée des eaux et des vents à plus de 200km/h.
Tout le front de mer sur plusieurs centaines de kms a été complètement rasé, les magnifiques villas, et les petites maisons, les commerces, batiments divers... ;
Le traumatisme a été tel, que peu de maisons ont été reconstruites et tout le long de la côte, c'est une succession de panneau "For Sale" .
Quelques marches ne menant nulle part , des dalles de béton, quelques murets, des emplacements de parking, mangés par le sable qui avance, seuls vestiges de la vie passée.
En visitant un sympathique musée de voitures à Gulfport,
nous discutons avec John le propriétaire, de sa passion des jolies voitures qu'il restaure lui même.
Motard voyageur, il sait le prix des petits plaisirs sur la route...et vue la chaleur, nous propose de passer l'après midi au bord de sa piscine !!! Nous acceptons avec enthousiasme.
Sa maison a été soufflée par l'ouragan, seule la piscine a résisté...
Avant et après.
Il a tout reconstruit à l'identique, au même endroit.
Voici les photos du livre que nous avons feuilleté chez lui.
Un grand merci John pour ton hospitalité.
Nous reprenons la route direction New Orleans, tout raffraîchis et détendus.
A peine arrivés en ville, toutes les eaux du ciel nous tombent dessus et nous trempent en moins de 3 minutes.
Il fait une chaleur toride et l'humidité est telle qu'on se croirait dans un hammam.
Ed, de la communauté Horizon, nous prête une maison qu'il retape...à quelques stations de trolley du French Quarter.
La climatisation n'est pas branchée, la bonne nouvelle, est , qu'il a l'eau courante, un WC , un lavabo, un frigo, et un...balai.
C'est tellement irrespirable dans la maison, que nous installons un vieux matelas gonflable sur la terrasse en travaux, après avoir poussé la sciure,.
Dodo à la belle étoile.
Le lendemain, petite balade en trolley jusqu'au Quartier Français.
La ville est le berceau du Jazz et un circuit permet d'en découvrir tous les dessous et ses vedettes: Louis Amstrong, Fats domino...
On sillonne Bourbon Street, Orleans street, Dauphine et Chartres street,
en s'extasiant sur les magnifiques façades, et les fameux balconies, des maisons typiques de Louisianne.
Un petit tour dans le cimetière St Louis...
à nos risques et périls" comme l'annonce la pancarte à l'entrée.
Il faut dire que c'est dans ce cimetière qu'est enterrée Marie Lavaux, célèbre prêtresse Vaudou...
On dit que des messes noires s'y déroulent...de drôle de gens emmergent soudainement d'entre les tombes...même si on n'y croit pas trop, ça fout les miquettes, quand même !
La scène célèbre de défonce dans le film "Easy Rider y a été tournée.
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et Nicolas Cage, qui possède plusieurs maisons ici, y a construit sa "dernière demeure".
Ce qui nous a surtout étonné, c'est que nous étions presque seuls dans les rues !!!
Personne dans les bars, personne dans les restaurants, personne nulle part !
Laurent se rappelle qu'au siècle dernier... en 1993, avec son copain Philippe ils jouaient des coudes pour se frayer un chemin dans la foule.
La Jackson Brewery, temple de la bière, est fermée
le bateau qui vous emmène pour une croisère/dîner moyennant $ 90, attend le client.
La terrasse du Café du Monde, est désertique.
Nous on ne se plaint pas, on n'aime pas trop la cohue, mais c'est pas terrible pour le commerce.
Moi qui rêvais de voir cette ville, je suis ravie, même si l'ambiance n'est plus ce qu'elle était.
Nous sommes hors saison et l'école a repris.
Allez on charge la moto et c'est reparti, direction Lafayette et le pays Cajun.
Le Sud, les grandes plantations de coton , la guerre de Sécession, aujourd'hui il ne reste que quelques belles maisons
qui se visitent comme la plus célèbre, Oak Alley.
Mais les rives du Mississipi ont bien changé, et c'est à présent un vaste bassin industrialisé.
Après avoir franchi le Mississipi,
nous rejoigons Thibodeaux et le Bayou d'Atchafalaya
Entre Lafayette et Houston, nous prenons une route classée en "Scénic Byway",
qui traverse le Bayou, mais à moins de monter sur les fameux airboats, nous ne verrons pas ce que cette région à de plus sauvage.
Pas d'alligators sur les berges, peut être sont ils partis digérer quelque part, après avoir machouiller un pneu et bus 3 bières !!! Incroyable la pollution!
Sur cette côte aussi les traces de Katrina sont bien visibles,
et malgré tout, les gens reconstruisent de jolies maisons, aux couleurs gaies pour conjurer le sort ?
Mais beaucoup sont à vendre.
Les gens de ce pays ont un sacré moral !!!
Et depuis quelques jours, sur toutes les chaines de TV on annonce l'arrivée d'Irène, un ouragan qui doit balayer la Caroline du Nord, la Virginie et New York.
