Nous quittons Medellin mercredi matin avec l'assurance qu'un nouvel appareil photo nous attendra lundi à Cali.
Nous prenons la route de Salento. Rien de plus à faire que d'admirer le paysage.
La rivière est en crue, c'est la saison des pluies
De grosses averses nous ralentissent,
du coup, on s'arrête à Santa Rosa de Cabal dans un petit hôtel, tranquille...trop tranquille
Miguel le jeune propriètaire a transformé l'ancienne maison familiale en hôtel, et depuis 1 an 1/2 il attend le client. Miguel nous fait la visite de son établissement, du potentiel, des chambres agréables, super propres et bien entretenues, une cuisine, un patio, une salle commune, le tout un peu austère à mon goût, mais à un prix raisonnable.
La ville est animée, l'hôtel est à quelques blocs du centre,
et à quelques kms des fameux Thermes Balneario de Santa Rosa qui attirent les touristes.
Le sang du professionnel ne fait qu'un tour, le produit est bon il faut juste le faire connaître! Miguel est avide de conseils et d'idées. "Miguel, il te manque un site Internet!!! il faut que ton hôtel soit référencé sur des sites spécialisés".
Aussitôt dit, Laurent se lance dans la création du site, Miguel, est un peu inquiet de savoir combien ça va lui coûter, échaudé par une première expérience ruineuse et obsolète. " Rien, nada, c'est gratis, ça me fait plaisir". Comme il y a un peu de boulot, nous restons finalement 2 nuits.
On en profite pour aller se détendre aux Thermes.
La route serpente dans une vallée verdoyante,
L'endroit est charmant, et en cette période de l'année, peu fréquenté. Il fait un peu frais
Mais la végétation est luxuriante, en témoigne cette extraordinaire fougère arborescente.
Les piscines sont à 37°, c'est un plaisir de barboter.
et de papoter avec une famille colombienne de Cali, ravie de parler de son pays avec des français venus le visiter . On sens la fierté dans les conseils qu'ils nous donnent pour profiter au mieux de notre séjour.
Nous reprenons la route, Miguel a un site internet tout neuf. Bonne chance, on espère que ça t'aidera à décoller.
Nous voilà à Salento, au coeur de la région du café. Le village est ravissant, construit sur un promontoire rocheux, qui offre une vue imprenable sur la vallée
Les ruelles sont bordées de maisons blanches aux portes et boiseries peintent de couleurs vives.
On flâne devant les échoppes d'artisanats
on surprend le boucher en plein travail,
et on constate que le billard ne passionne que les hommes.
Un papy fait banquette au chaud sous son poncho.
Et on y croise des petits ânes bâtés courageux et autonomes !
Les propriétaires des plantations de café utilisent les Jeep Willys,
pour le transport des sacs de café, des régimes de bananes, et même des touristes qui vont visiter les fincas.
Visite de l'une d'entre elles qui travaille à l'ancienne et produit un café organic. C'est l'occasion d'en savoir un peu plus sur "le p'tit noir"
Les caféiers sont plantés à l'ombre des bananiers,
les grains murissent.
Après la récolte, les fruits passent dans une sorte de moulinette qui fracasse la "bogue",et libère les grains,
qui sont ensuite séchés de 2 à 4 semaines
et toréfiés.
On peut enfin le déguster, le petit doigt en l'air!
Quant aux bananeraies, les régimes sont protégés, des insectes et de la pluie.
La fleur de bananier est surprenante, les petites bananes passent du rose au vert pour finir en jaune!
En se promenant sur les hauteurs de la ville, on tombe sur un camp militaire
on prend conscience que la la ville est surveillée comme un coffre fort, et les militaires, tout juste sortis de l'adolescence, sont armés jusqu'aux dents mais contents de casser la routine en posant pour une photo souvenir.
Salento est aussi la porte d'entrée de la vallée de Cocora.
Réputée pour ses palmiers cire qui peuvent atteindre 60 à 70 m de hauteur, et ne poussent nulle part ailleurs.
Menacés d'extinction par une exploitation débridée, ils sont aujourd'hui protégés.
On décide de se dérouiller un peu les jambes, et c'est parti pour une rando de 12 kms, à travers ,les prairies
la jungle
Petite pause le temps d'une rencontre avec les colibris
et on attaque la montagne,
puis les collines noyées dans les brumes
Le soleil se couche sur Salento.
Et nous retrouvons le sourire à Cali. Lolo s'est battu comme un tigre avec la maison Sony, il a gagné,un nouvel appareil photo nous attend à la boutique .
Je vais pouvoir mitrailler tous azimut!
Arrêt à Popayan, jolie petite ville blanche.
Et comme il y a toujours une colline à escalader pour dominer la ville, on s'y précipite...ça détend les jambes après les kms de bitume.
Et pour se changer les idées après avoir eu le nez dans le guidon pendant des heures, rien ne vaut une séance de shopping pour flairer les bonnes affaires...
Quant à moi j'ai découvert le secret des postérieurs rebondis des colombiennes!
Promenade fruitée en ville,
avant de rejoindre notre joli petit hôtel.
Nous sommes dans la Cordillère des Andes . C'est la plus grande chaine de montagnes du monde, l'altitude moyenne est de 4000m. Elle prend naissance au Vénézuela, où nous n'irons pas, puis traverse la Colombie, l'Equateur, Pérou, Bolivie, Chili, et culmine en Argentine avec les 6962m de l'Aconcagua. Elle sera l'épine dorsale de notre descente jusqu'à la Terre de Feu.
On a pas assez des 16 millions de pixels pour restituer la finesse de ses contours, et aucune photo n'est à la hauteur de ses vertigineux apics.
La route est taillée dans la montagne,
et même si on en prend plein les yeux, mieux vaut en garder un ouvert. Parfois c'est cocasse,
amusant,
ou stressant, car la conduite en Colombie est plus que dangereuse.
Heureusement, l'armée veille sur votre sécurité.
et dégomme méthodiquement tous ceux qui font taches dans le décor... plus que trois !!!
La Cordillère comme si vous y étiez :
Avant de quitter la Colombie pour l'Equateur, on s'arrête à Ipialès. C'est une ville frontière qui n'a rien d'extraordinaire. On veut seulement visiter le Sanctuario Las Lajas, lieu de pélerinage le plus important d'Amérique du Sud. Laurent trouve que ça ressemble au décor du film, " Le Seigneur des Anneaux" !
C'est une église néogothique, construite à cheval sur les gorges de la rivière,
à l'endroit même où une fillette muette y aurait retrouvé l'usage de la parole.
Le chemin qui y mène est couvert de milliers d'ex-voto.
Premiers lamas des Andes...qui n'ont pas peur du ridicule !
Dans quelques heures nous aurons quitté la Colombie. Nous avons été conquis immédiatement par ce pays, par la générosité des colombiens et leur sourire chaleureux.
Beaucoup de gens nous déconseillait d'y aller, comme pour le Mexique ! Mais comme nous sommes des gamins tétus, à chaque fois, on n'en fait qu'à notre tête...Heureusement ! On nous prédit le pire pour la Bolivie...On a hâte d'y être !
Assez de blabla, en route, il est 11h, on a une frontière à passer !