Vamos à Jerez !
S'il est un Gp à ne pas manquer au calendrier du championnat du monde de MotoGp c'est bien celui là. D'ailleurs il a obtenu le prix Irta 2009, le qualifiant ainsi de "mejor gran premio del mundo" (meilleur grand prix du monde).
Si la portion de route française n'a rien de transcendante (autoroute jusqu'à Bordeaux et Hendaye), la traversée des Pyrénées offre un paysage qui rompt la monotonie et permet enfin de s'offir quelques enfilades.
La route côté Espagnol n'en reste pas moins rectiligne (Burgos, Valladolid, Salamanca, Caceres) mais les paysages sont plaisants, vallonnés et verdoyants en ce milieu de printemps. Il est très agréable de rouler en Espagne, car les routes nationales, souvent à 4 voies, sont largement pourvues en station service et "areo de servicio" permettant la restauration et l'hébergement ; choses devenues très rares sur les grands axes français. Plus besoin de stresser dès l'allumage de la jauge d'essence, il y a une pompe tout les 20 km...
Le vrai dépaysement commence après Mérida, en suivant la N630 qui longe l'autoroute, celle ci serpente entre les collines d'oliviers tout en jouant à cache cache avec la 4 voies.
L'arrivée à Séville se fait par 35° en plein mois d'avril. Nous décidons de nous héberger à Dos Hermanas (8 km du centre) pour des raisons économiques et surtout pour éviter de tourner pendant des heures dans le centre ville. Nous trouvons une pension pour 35 € pour 3 difficile de trouver moins cher.
Séville fait partie des villes d'Espagne les plus envoutantes et reste incontournable à toute personne souhaitant visiter l'Andalousie. Le quartier le plus visité est le Barrio Santa Cruz (dérrière la cathédrale). C'est un dédale de ruelles étroites et de petites places au charme typique.
La route nous mène ensuite vers Ronda à travers les collines de l'Andalousie agricole, les paysages se font de plus en plus arides et les fameux villages blancs font leur apparition. Nous passons près de Zahara de la Sierra qui domine toute la vallée depuis son éperon rocheux. La visite d'El Castor fait partie des classiques des pueblos blancos. Ronda reste le point d'orgue des villages blancs d'Andalousie. Capitale de la tauromachie, on ne peut manquer sa plaza de toro. La ville est installée sur 2 rochers reliès entre eux par un pont impressionnat . Ronda possède de nombreux monuments et un charme certain. Les panoramas sont fantastiques et se promener dans les ruelles ombragées est bien agréable par cette chaleur. Nous apprenons d'ailleurs que le beau temps n'est de retour que depuis quelques jours ; chanceux ??. Le seul inconvénient de Ronda est son succès, son statut d'incontournable attire tous les autocars de tourisme et les groupes de "t'as mal ou ?" y sont légion.>
Pour l'hébergement nous décidons de rechercher un endroit plus calme et plus authentique. Notre choix se porte sur Casarès. Il s'agit d'un village blanc sur la route de Malaga. Nous sommes ici au coeur d'un village rural ou nous assistons à l'heure de la débauche à l'ébulition du bourg. Seuls étrangers dans le bourg nous voyons l'Espagne Andalouse telle qu'elle est : les femmes regroupées autour des bancs discutent et les hommes, ouvriers pour la plupart, s'affairent au bar de la place centrale. Ce soir c'est soir de match, demi finale retour du Barça contre l'Inter, les jeunes affichent fièrement leurs maillots de supporter, ce qui malheureusement ne suffit pas ce soir là.
Après une descente tortueuse vers la côte, nous prenons la direction de Gibraltar. C'est à la Linea de la Conception que nous avons choisi de poser nos valises (ceci afin d'éviter les prix prohibitifs de Gibraltar et le change en Livre Sterling).
Gibraltar laisse perplexe, elle fascine par sa géographie mais elle refroidit par son ambiance. Cette ville reste un immense port industriel ou les nouveaux quartiers sans âmes côtoient les vieux quartiers mélangeant les styles hispaniques et anglais. L"entrée dans la ville est déjà surprenante, de par la traversée de la piste de l'aéroport.
On sent que la ville manque de moyen et d'entretien, tant de nombreux sites sont en piteux état. Le vrai charme de la ville est bien sur son rocher au multiples attraits : ses singes de Barbarie, le panorama sur le port et la ville, le fort, la cave de st Michael. Le tout pour 20 £ quand même pour des sites au rabais. L'accueil dans la ville n'est pas du plus chaleureux, ça sent l'usine à touristes et le business. Les locaux ne pas plus sympas que ça. les gens les plus courtois et gentils rencontrés sont des Espagnols qui passent la frontière tous les jours pour aller travailler à Gibraltar (ou les salaires sont plus avantageux pour eux bien sur) un monument à leur mémoire a d'ailleurs été érigée devant l'entrée de la ville. Un passage à Punta Europa pour immortaliser la photo devant le phare et les côtes marocaines au loin, mais bon pas de quoi fouetter un chat. Comme tous les points géographiques mythiques on est bien souvent déçu.
La route cotière de Gibralar vers Cadix est très sympathique car pleine de grandes courbes. On passe par les grandes plages de surf proche de Tarifa. Une fois à Jerez, nous nous dirigeons vers notre camping situé à Puerto de Santa Maria (12km de Jerez) où au moins on peut trouver de l'ombre. Je déconseille à tous ceux qui souhaitent aller à Jerez de dormir sur le circuit tant les infrastuctures sont misérables et surtout en plein soleil et poussière...
La course : rien à dire, tout est dans l'ambiance, les Espagnols sont les rois des GP (la preuve, aujourd'hui le championnat compte pas moins de 4 GP en Espagne) drapeaux, pétards, holas, chants, tout est là pour mettre le feu, il ne suffit plus qu'aux pilotes ibériques d'allumer la mèche.
Alors vous pensez, quand on assiste à 3 courses avec des podiums quasi 100% espagnols, dans quelle transe se met le public. Lors de la remontée le dimanche après la course, nous trouverons encore des personnes sur les ponts avec des drapeaux à plus de 650 km de Jerez et à 21H30... passionnés je vous disais !. Et le soir à la télé, résumé sur toutes les chaines de télé (10 minutes au journal télévisé). Alors pour les habitués du GP de France au Mans, c'est forcément un autre monde !
Maintenant le plus dur consiste à remonter et à s'enfiler 1 850 km en un jour et demi pour être à la maison lundi soir et être en état d'attaquer le boulot mardi ; Red Bull, vous dites ?
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